Traduire effectivement en anglais
S'identifier
La traduction est probablement un des exercices intellectuels les plus difficiles, mais d’une importance capitale, qu’ait produite l’évolution de l’humanité. Car comme le disais George Steiner, « Sans traduction nous habiterions des provinces voisines avec le silence. »
Le traducteur n’a aucun droit, mais que des devoirs, il doit retranscrire avec fidélité et exactitude l’essence même et l’esprit d’un texte.
Traduire oui, mais garder le sens surtout !
Vous ne saurez « bien » traduire que par votre maitrise linguistique mais aussi par votre sensibilité et votre ouverture d’esprit, obtenant d’un texte de départ à un texte d’arrivée, qu’un lecteur en lise la même histoire avec le même sens.
Faire une traduction en anglais ce n’est pas faire du littérale, du basique, du « mot pour mot », traduire c’est reproduire le sens, et créer un effet miroir entre 2 sociétés, un lien entre 2 cultures !
Oui votre reflexe est d’utiliser les traducteurs automatiques et en ligne (Google translate, DeepL, Yandex… ), et vous faites comme tout le monde rassurez-vous !
Et c’est d’ailleurs surement suffisant pour commander un café ou réserver un hôtel en vacances, mais il n’est surement pas pertinent dans le cadre d’une traduction d’un article évoquant des conditions sociopolitiques d’un pays, ou d’un livre écrit au siècle dernier…
Voici nos petits conseils pour travailler !
Le principe de base
Pour bien traduire un texte, bien entendu il vous faut une bonne connaissance linguistique, mais pas que !! On revient au fait qu’il ne suffit pas de traduire « un mot par un mot » au risque de tomber dans le travers des faux-sens, des faux-amis mais au contraire de trouver le « mot juste ».
Le principe est simple :
- On part du mot,
- Le mot a divers sens,
- Le mot a un sens dans la phrase,
= Vous obtenez le sens de la phrase !
Attention : Les expressions idiomatiques
Il vous faut connaître aussi les expressions idiomatiques propres à chacune des langues.
Mais qu’est-ce qu’est une expression idiomatique ???
Ce sont souvent des métaphores, des proverbes, des expressions imagées propres à une langue qui porte un sens par « son tout » et non pas par « chacun des mots » qui la composent, et donc rendue impossible à traduire mot à mot, mot pour mot !
Exemple d’expressions idiomatiques les plus courantes en France :
« Avoir une langue de vipère », « Couper l’herbe sous le pied ! », « Avoir (quelque chose) sur le bout de la langue », voilà des expressions bien françaises mais inconnues à l’étranger.
Et d’ailleurs en Angleterre on a pareil :
« Under the weather », sous le temps ?!?! Non, on ne vous demande pas un parapluie, on vous dit se sentir mal, être patraque !
« The ball is in your court », la balle est dans ton camp, bref la décision t’appartient, à vous de jouer, à vous de prendre cette décision !
« Break a leg », non on ne vous dit pas de vous casser une jambe mais on vous souhaite bonne chance !!!!
Déterminer l’esprit et le sens du texte
Pour faire une « bonne » traduction en anglais, il vous faut commencer par une lecture analytique, il vous faut ANALYSER le texte ou le document.
Vous devez vous appuyer sur l’observation d’indices précis, de petits signes particuliers qui vous mènent à une juste interprétation et ce dans le but de montrer la singularité du texte.
Bref vous faites comme à l’école sur un sujet littéraire, vous faites une explication de texte !
Par nature, la traduction est une forme d’interprétation qui se doit d’être la plus objective et surtout la plus cohérente possible avec le sens initial, Traduire effectivement en anglais.
Commençons par l’approche globale, la vue d’ensemble.
Intéressez-vous au titre du texte, sa date de parution, son auteur, ses références, son genre, sa forme, la problématique du texte et les axes développés.
Le titre rappelle souvent le sujet principal,
Le support : journal, livre, revue,
Le genre : scientifique ou technique, poésie ou littérature qui renvoient à une forme rédactionnelle,
Le public, la cible des lecteurs,
Le sens général de l’histoire : qu’est ce que cela raconte, a propos de qui, de quoi, de quand, d’où ?
Les temps de conjugaison…
Présentons un exemple simple mais évocateur :
Il y a aussi la différence entre un texte écrit de nos jours, par l’un de nos contemporains relatant l’histoire au siècle passé, et un texte écrit au siècle passé par son contemporain. L’un est l’autre n’auront pas eu les mêmes bases d’instructions et de méthode d’écriture. Les structures grammaticales seront différentes, le ton change d’époque à une autre, le contexte sociétal et culturel a un impact sur l’écriture, Traduire effectivement en anglais…
Les petits pièges à éviter pour GARDER LE SENS !
Le calque
Le calque consiste à traduire un mot, une expression ou une tournure directement de la langue de départ dans la langue d’arrivée, au mot virgule près.
MAIS NON a tous compris qu’on ne fait pas de traduction mot pour mot, on évite de faire un dessin du texte avec un papier calque.
Le résultat peut-être un mauvais sens, ou un contresens ou, un non-sens.
Les fautes d’orthographe, de conjugaison ou de synthase.
Le faux-sens : Désigne une erreur causée par l’emploi d’un mot dans un texte, un écrit, avec un sens erroné. Dans le cadre d’une traduction, il vous faut tenir compte du sens de la phrase dans son entièreté.
Le barbarisme : Forme d’un mot qui n’existe pas dans la langue à une époque donnée et dont l’emploi est une faute.
Le solécisme : Erreur de syntaxe contraire aux règles de grammaires et normes d’une autre langue.
Le contresens : Pas très compliqué à comprendre, c’est donner un sens contraire à ce qui a été dit et écrit.
Le non-sens : Là encore pas très compliquer à comprendre, il n’y pas de sens, c’est être dépourvu de sens. Il n’y pas d’esprit pas d’entendement.
L’omission : oublier ou refuser de traduire parce que la chose vous est difficile. Un mot perdu ou une phrase oubliée peut vous amener à un non-sens.
La sur-traduction ou la sous-traduction : ne pas en dire plus que le texte ni moins que le texte, il vous faut être fidèle à l’origine.
….
Techniques de traduction : Petites astuces
L’emprunt : Consiste à garder le mot ou expression du texte anglais d’origine sans le traduire, souvent parce qu’il n’y pas d’équivalent en français. Exemple : start-up, sprint, cookies… Ce terme est souvent écrit en italiques.
La transposition : Passage d’une catégorie grammaticale à une autre sans que pour autant le sens du texte ne change, mais en impliquant un changement de structure, Traduire effectivement en anglais.
Exemple : « à son retour » : « when he came back »
La modulation : Changement de perspective, de point de vue ou de forme.
Exemple : « Ne quittez pas » : « hold the line »
L’équivalence : Traduction rendue entièrement différente. Souvent dans le cas de idiomatismes, des associations de mots, de noms d’institutions…
L’adaptation : Adapter ou substitution culturelle ou équivalent culturel, consiste à remplacer un élément culturel anglais par un autre plus en phase adapté à la culture française.
Exemple : « soccer » : « football »
L’étoffement : Renforcer un mot en ajoutant d’autres éléments, lorsque ce mot ne se suffit pas à lui-même.
Exemple : « Il a regardé autour de lui » : « He looked around »
La grammaire
Une bonne connaissance de la grammaire des deux langues et donc de leur différence est aussi nécessaire pour bien traduire un texte en anglais.
Quelques petits rappels simples et scolaires (non exhaustif) :
- Le présent :
En anglais il existe 2 formes du présent, en français qu’1 seule :
Le présent simple est utilisé pour exprimer des habitudes, les vérités générales, les idées, les sentiments, les goûts et la volonté.
Exemple : « He drinks tea at breakfast ». Il boit du thé au petit déjeuner, et il en boit à tous ses petits déjeuner !
Le présent progressif est utilisé pour parler d’une action inachevée ou incomplète, pour décrire une action qui a lieu en ce moment, pour décrire une action qui a lieu au cours de cette période ou une tendance…
Exemple : « You are studying English grammar ». Vous étudiez l’anglais là tout de suite !
- Le subjonctif
En anglais, le subjonctif exprime le doute, ou une action en cours qui n’a pas encore été réalisée au moment venu. Il est utilisé pour mettre en valeur l’urgence ou l’importance, exprimant un ordre ou une recommandation.
Or en français, il exprime l’envie, le souhait, le désir, l’émotion, l’obligation, le doute ou l’incertitude.
- L’Ordre des mots
En français, les adjectifs suivent généralement le nom (généralement, mais on peut tout aussi bien les trouver avant « Paris est une grande ville »)
« Paris est une ville magnifique », en anglais, l’adjectif est placé avant le nom et cela donne « Paris is a beautiful city ».
- Genre masculin et féminin des noms
En français, les noms sont soit féminins (la, une…) soit masculins (le, un…). En anglais, il n’a pas cette même règle, on utilise les articles a et the, les « démonstratifs » this et that.
Seuls les pronoms tiennent compte du sexe homme /femme avec les pronoms he et she.
En français, à chaque sujet, chaque pronom, sa conjugaison ! En anglais non, seule la 3ième personne se conjuguera.
- Forme négative.
Au lieu d’ajouter non/ au verbe principal comme il est fait en anglais, En français on ajoute « ne/n’» avant le verbe et « pas » après le verbe. Alors qu’en anglais, un simple Not est ajouté après le verbe.
Exemple : « I an NOT hungry » = « je N’ai PAS faim »
En conclusion
Si le sens du texte est simple et clair, la question de traduction est sans équivoque et la fidélité au texte en sera respectée.
Le maitre mot est de traduire l’idée, plutôt que les mots. Le travail de traduction dépendra souvent de votre choix entre le sens des mots ou les sens des phrases. Et encore au-delà, bien traduire un texte en anglais c’est savoir traduire la pensée même de l’auteur et l’idée de son texte. Traduire effectivement en anglais.
Fidélité sémantique irréprochable, équivalence remarquable, non la traduction parfaite n’existe pas, puisque nos cultures sont plurielles. Et en effet, c’est ce qui rend l’effort de traduction telle une source d’enrichissement culturel.
Alors pour conclure, bien faire une « bonne » traduction en anglais, il vous faudra :
- Rester juste et fidèle au « sens » du texte, son essence,
- Respecter le style et le ton du texte,
- S’assurer d’une construction grammaticale et une orthographe irréprochable,
- Et enfin comme avec un jeu de miroir, rendre l’illusion que ce n’est tout bonnement pas une traduction mais la réponse à votre talent d’écrivain…